Millau – jour J : c’est le grand jour !!!

Ça y est … Dimanche 22 mai c’est le jour J et celui de mon objectif 2016 que je prépare depuis bientôt 3 ans !!!!

J’avais lu plusieurs articles sur cette course dans différents blogs avant même d’avoir commencer la course à pied il y a trois ans à peine … mon envie de courir est née avec l’idée de participer cette course !!


La nuit a été longue et courte. Forcément le sommeil a été haché, agité, léger … et oui les copains qui ronflent …même des fesses 😉 M’enfin j’ai quand même pu bien me reposer par tranche d’1h30 à 4 reprises alors c’est pas mal du tout. Le réveil sonne à 6h45 comme convenu tous ensemble mais tous les 3 nous sommes déjà réveillés à 6h30 … comme le confirme nos 3 coups de clairon !

7h : direction la salle du petit déjeuner. Un thé-miel, une banane, 5 tranches de pain de mie avec de la confiture, voilà de quoi remplir la bête. Je prends mon temps pour manger même si on ressent déjà une tension dans cette salle pleine de coureurs déjà en tenue de combat avec dossard en place ! On a bien fait de descendre dans les premiers car ça fait déjà la queue au buffet et pour avoir une table de libre …. Ouf !

La météo est conforme aux prévisions : une petite dizaine de degrés, gris et un gros vent de sud-est. On l’aura donc bien de face sur la montée du viaduc …

Le départ

On remonte dans notre chambre pour nous apprêter et maquiller pour le bal … enfin bref vous voyez très bien ce que je veux dire. Le passage aux toilettes se fait dans l’ordre et tout le monde ressort de là soulagé avec le sentiment que cette première mission importante de la journée est réussie !!!!

8h : nos valises sont bouclées, les dossards épinglés, nos habits de lumière enfilés, nos baskets au pied … on quitte donc l’hôtel direction la consigne pour y déposer notre petit sac d’après course.

Cette petite marche d’une bonne dizaine de minute nous fait du bien. Les guibolles prennent enfin l’air et cela nous permet à tous les 3 de confirmer que nous avons fait le bon choix de tenue. Pour moi c’est :

  • casquette
  • maillot GORE
  • gilet d’hydratation SALOMON 2*500ml avec APTONIA ISO+ orange
  • short GORE
  • bas de compression BV SPORT
  • chaussettes GORE
  • ASICS Kayano 21
  • lunettes photochromiques JULBO Venturi
  • écouteurs PLANTRONICS BackBeat FIT
  • montre GARMIN Forerunner 620
  • téléphone Iphone 4S
  • 4 gels APTONIA ULTRA 700 COLA

Quand je vois cette liste, je me dis qu’heureusement j’ai perdu quelques kilos 😉

8h20 : on dépose nos sacs sans problème à la consigne. Les bénévoles sont de bonne humeur, leurs sourires nous détendent un peu car depuis que nous sommes dehors, on n’a plus grand chose à se dire. Chacun gère son stress et s’enferme petit à petit dans sa bulle. Un dernier petit détour par les toilettes (libres et en nombre) et on se dirige vers la ligne de départ. En sortant du parc de la Victoire, on passe à côté de l’arche d’arrivée … on a tous les 3 hâte d’y être 😉

De toutes les rues que nous croisons jaillit un flot continu de coureurs colorés : on annoncera plus tard plus de 12.000 partants. On avait prévu de s’échauffer un peu avant le départ mais il est 8h30 et nous prenons le parti de squizzer l’échauffement et de rentrer dès à présent dans le sas. Personnellement je n’avais pas prévu de faire grand chose avant le départ. Je sais que ça va bouchonner, qu’il sera impossible de partir comme une balle alors l’échauffement pour ma part n’est pas indispensable … la suite des évènements viendra confirmer tout cela 😉

Il nous reste presque une heure à attendre avant le départ … ça va être long mais la foule de coureur est joyeuse et la bonne humeur règne. Tout le monde se parle, se photographie, se motive, on passe un bon moment et le temps passe vite finalement à l’abris dans nos sac poubelle … car le vent annoncé est bien là et les marronniers sur la ligne de départ sont bien secoués par les rafales de vent.

9h : visiblement ça bouge devant, on remonte vers l’avant du SAS 4 en se faufilant au mileu des coureurs … un petit saut par dessus les barrières pour faire un dernier pipi stress.

9h20 : le départ est donné pour le SAS 4 ! On se tape tous les 3 une dernière fois dans les mains et on se donne rendez-vous à l’arrivée. Nous avons tous les 3 un plan de course différent, on part donc chacun sur un rythme différent.

Millau_départ

Ça coince d’entrée, pas moyen de déplier les cannes. Je ne m’emballe pas, je n’envisage à aucun moment de faire du gymkhana sur les trottoirs ou les fossés pour avancer. Je n’ai pas envie de me flinguer les chevilles bêtement pour gagner je ne sais quoi !

La piste Nord

Les 5 premiers kilomètres se font donc tranquillement (6″35/km) bien à l’abri dans ma bulle avec la musique dans les oreilles. Je suis exactement là où je voulais être : vivant, heureux, les sensations sont bonnes… Je suis donc bien au rendez-vous ! Trop cool !

Arrivé au pied de la piste Nord au kilomètre 5,2, le cardio est bon, pas de surchauffe moteur, j’attaque en petite foulée la montée mais là encore, on est très nombreux et je sais qu’il va être très difficile de courir jusqu’en haut … sauf à vouloir prendre des risques à faire le cabris dans le fossé … mais ça c’est niet !


Alors la montée se fait au cardio (170-180bpm) entre marche rapide à grande foulée en envoyant les bras (où je monte aussi rapidement que certains coureurs) et course à pied quand je relance après chaque virage. Au deuxième lacet (PK 7), je prend un premier gel qui donne un bon petit coup de pied au cul. Bref je limite les dégâts au maximum et j’arrive en haut au premier ravito en très bon état. Je fais le plein d’eau (des petites bouteilles aperçues la veille lors de notre reconnaissance) sont en nombre suffisant. Je ressort du ravito satisfait de ce premier quart de course et impatient d’entamer la suite et le viaduc !!!!!

Le Viaduc

Le parcours qui nous a amené sur l’aire d’autoroute du viaduc pour ce premier ravito, nous fait emprunter les boucles du réseau routier pour sortir et arriver sur le viaduc. Quel moment, c’est vraiment grandiose ! Mais qu’est-ce qu’on fait là à courir au vent sur ce magnifique chef d’oeuvre à 270 mètres au-dessus du Tarn ???

Tout est génial, c’est l’euphorie générale … tout est parfait …. sauf le vent !!!! Oh purée, le vent souffle en continue et de violentes rafales me figent parfois sur place. Déjà qu’il s’agit d’un faux plat avec une vraie montée (3%) mais là avec ce vent, c’est une lutte de chaque instant ! Je ne lâche pas le morceau et je cours comme je peux (la casquette à l’envers pour ne pas la perdre) mais la moyenne n’est pas bonne  (>7″40/km). Pas panique si ça souffle dans ce sens là, ce sera l’inverse une fois basculé sur le retour ! Alors je tiens bon, je prend un second gel et je fais mon demi-tour sur le viaduc avec une moyenne de 7″11/km. A aucun moment je ne regarde le temps passé, l’objectif est de finir et de courir au cardio : 7″11/km de moyenne et un cardio moy à 170 bpm. Je termine cette première moitié de course et tout va bien …. c’est le pied ! Je profite de ce demi-tour pour envoyer une photo à ma chérie.

Le retour sur Millau

Une fois le demi-tour effectué, nous voilà tous direction Millau avec le vent dans le dos ! Quel bonheur ! J’écarte les bras, j’ai l’impression de planer, j’avance sans effort, sans douleur, la moyenne chute magnifiquement (<6″/km)… C’est que du bonheur ! Évidemment ce retour sur le viaduc se passe plus beaucoup rapidement que l’aller alors en arrivant sur le deuxième (et dernier !) ravitaillement, je refais le plein d’eau et m’enfile mon troisième gel. A la sortie de ce dernier ravito, il reste petit 8 km, j’ai les cannes, 1litre de boisson, 1 gel et l’envie de lâcher les watts sur cette dernière partie de course 😉

Quelques hectomètres après le ravito, on sort de l’aire d’autoroute par un portail en sautant par-dessus un énorme fossé bétonné (???) et on arrive sur une bonne petite montée qui me fait regretter la tranche de pain d’épice chippée au ravito. Je marche donc une centaine mètres pour terminer de me ravitailler correctement et stopper le début de crampe au niveau du mollet droit !

Après cette bosse, le parcours bascule en mode trail sur une petite piste de terre au milieu des champs. Génial, là je suis dans mon décors de prédilection alors je lâche la bête (5″30/km). La descente est vraiment importante, le gainage effectué pendant toute la préparation est bien utile. Les cuisses répondent bien et permettent de bien amortir mes foulées qui se sont énormément allongées ! Je sens que ça tape fort au niveau des hanches mais c’est le jour J alors je donne tout. Je relance quand je vois que je coince, le mollet droit m’annonce que son autonomie n’est pas illimité, je bois, je bois mais mes réserves sont « low battery ». Un dernier ravito dans cette descente aurait été bienvenue …. je tire la langue et la pluie arrive, ça limite les dégâts. Je passe le 22ème kilomètre en 5″40/km.

Un moment d’angoisse, je ne me souviens plus si la course fait 23,7km ou 24,4km … à ce moment là chaque hectomètre compte, je n’ai plus d’eau du tout, mon mollet couine et l’orage menace. Rapidement je comprends que le parc de la Victoire est en approche alors je décide de lancer mon sprint final.

Chaque foulée est une intense émotion. Tous les souvenirs de préparation, de soutien et d’efforts consentis refont surface … j’ai les larmes aux yeux. Un dernier virage et me voilà devant la grille du Parc avec la ligne d’arrivée … SPLENDIDE !

Ca y est … je l’ai fais ! J’ai pleinement rempli mon objectif 2016 et j’ai pris du plaisir ! A cet instant précis, je viens de passer la ligne depuis quelques instants et je vis ma plus grande émotion de sportif … les larmes sortent toutes seules. Je suis le coureur le plus heureux du monde 🙂

Après avoir essuyé mes larmes et éteint la musique, j’atterris pour jeter un petit coup d’oeil à ma montre : 2h40″19 … soit 10 minutes de moins que ma projection la plus optimiste …. et 4 nouveaux records ! Je n’ai pas loupé mon rendez-vous et ça c’est une vraie fierté 🙂

  • record 5 km : 29:13
  • record 10km : 1:02:27
  • record semi : 2:26:01
  • record de distance : 23,26 km (visiblement GARMIN n’est pas tout à fait en phase avec le relevé kilométrique de l’organisation qui annonce 23,7km)

Millau_bilan

Source : Garmin Connect

C’est le jour J et c’est définitivement ma plus belle journée de sportif du dimanche !!!!!!!

 

Millau – J-1

Arrivé en avion sur Nice la veille, on prend la route pour Millau le lendemain matin à 10h après une nuit agitée … C’est bizarre, je ne comprends pas pourquoi …mais d’où peut provenir ce stress ? 👻

Le trajet entre Nice et Millau (4h30 pause sandwich incluses) se fait dans la joie et la bonne humeur. 🔞 Les trois compères que nous sommes pour cette épopée nous connaissons depuis presque 20 ans et avons un objectif commun : prendre notre pied avec nos jambes ! 😜


En arrivant sur Millau, nous allons directement retirer nos dossards. L’ambiance dans la salle des fêtes est au rendez-vous, les bénévoles sont en nombre et tout le monde a le sourire 😊 Bref en 10min, les dossards sont en poche, on fait le petit tour des petits stands présents (hoka, BR sport, …) et on se retrouve de nouveau dans le parc d’arrivée sous le soleil et 27°C ! Heureusement la météo est annoncée très différente pour le jour J : 14°C, bourrasque jusqu’à 65km/h direction sud/est …. Ça veut dire de face dans la montée sur le viaduc  ! 😰 M’enfin l’essentiel est bien que le soleil sera très discret … Pour le pluie et bien’ il annonce un joyeux épisode cévenol à partir de 12h30 … Faudra donc pas traîner en route 😅

Les formalités de course remplies, on prend la direction de notre hôtel situé à 1,5km du parc d’arrivée (et de la consigne) lui même situé à 1,5km du lieu de départ. En résumé c’est nickel, on pose la caisse à l’hôtel (réservé depuis juin 2015 … Et oui Millau c’est petit alors avec 15000 coureurs dans la place, il vaut mieux être prévoyant !) et ensuite on « piétonne » 🤓

On dépose rapidement nos valises à l’hôtel et on part faire la reconnaissance de la piste nord 😱


Depuis le départ jusqu’au pied de la piste nord il y a un peu plus de 5km d’une route en léger faux plat descendant. Normal on longe le Tarn ! La route n’est pas large, ça va donc coincer et par conséquent ça me permettra de démarrer gentiment avec une bonne petite mise en jambe. Ensuite on braque à droite et là on attaque direct le GROS morceau : la piste nord – 2,5 km de pure montée, le premier lacet vient juste au pied du viaduc, un premier kilomètre  qui nous emmène jusqu’au P7, deuxième virage, 600m avec une portion de 300m à 17% …mais vu que ca monte tout le temps très fort, très très fort, j’avoue que 12%, 15% ou 17% … Difficile de ressentir une vraie différence ! 😓 

Après le  troisième virage, on attaque une longue ligne droite de  plus de 900m qui nous emmène jusque sur l’aire de repos sur laquelle se situera le lendemain le premier ravito 😁  Dans mes rêves les plus fous, je me vois bien courir tout le long mais l’étroitesse de la piste (là aussi ça va bouchonner … même si des panneaux sont déjà installés pour inviter les marcheurs à serrer sur la droite) et surtout son dénivelé de dingue 😳 me ramèneront à la réalité. 

On a donc fait notre repérage complet de la piste nord, on prend quelques photos souvenirs et on redescend à la voiture. Retour à l’hôtel pour une bonne douche sur les jambes et direction un petit restaurant à côté de l’hôtel pour une pasta party au 2 saumon quand même avec une bonne soupe de poisson en entrée (grande spécialité aveyronnaise 😂). De l’eau et encore de l’eau évidemment 😇 Pendant le repas, chacun expose son plan de course. Etienne a pour objectif 2h15 et la ferme intention de faire mieux 🤑 Alexandre et moi, on espère simplement rallier l’arrivée sur nos 2 jambes en ayant pris un maximum de plaisir et encore plus si on fait moins de 3h 😛


La fin de soirée, c’est donc à 3 potes dans la même chambre d’hôtel 😋 devant la finale de la coupe de France de football OM-PSG. On en a tous profité pour faire les derniers petits soins avant la course … alors je vous laisse imaginer les quelques nombreux et légers débordements qu’il y a pu y avoir avant la fin du match 🔞😳💩📸💉💊☣